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Ces chaussures en café rendent la mode moins polluante

“Elles ont même l’odeur du café ! C’est tout de même mieux que l’odeur des pieds !” précise Wilson Hsu, PDG de la marque, lorsqu’il nous présente ses baskets. Derrière lui, un mur rempli de chaussures. Il y en a pour tous les styles, de la botte à la basket… Le design est pointu, la couleur, marron clair. Elles peuvent paraître élégantes mais classiques à première vue, mais ces chaussures ont quelque chose de spécial : elles sont conçues à partir de marc de café, un déchet polluant et de plus en plus abondant.
 

Le marc de café : une pollution qui infuse dans l’air

Le café figure parmi les marchandises les plus échangées au monde. Une consommation frénétique qui génèrent des déchets et qui pose problème. Wilson explique : “Aujourd’hui, l’humanité consomme environ 1 trillion de tasses de café par an. Une tasse génère environ 30 g de marc de café. Chaque année, on produit donc 30 milliards de kg de marc de café dont on ne sait pas quoi faire”. En 4 ans, nous produisons donc le poids de la muraille de Chine rien qu’en café. Dans l’absolu, ce bio-déchet n’est pas vraiment dangereux. On sait par exemple qu’en petite quantité, il peut être utilisé comme engrais pour les plantes grâce au potassium et au phosphore qu’il contient. On peut également l’utiliser pour produire du biocarburant. Toutefois, ce sont les quantités extrêmes de marc de café que nous produisons qui posent problème.

Une innovation qui résulte d’une recherche scientifique acharnée

Le constat de la pollution générée par tout ce café a choqué Wilson Hsu et le pousse désormais à agir.

Faute de solution prête à l’emploi, Wilson a lui-même fondé une équipe de recherche. Sa mission :trouver en seulement 5 ans une façon de recycler ce déchet pour en faire une matière hydrophobe adaptée à la fabrication de chaussures.En 2018, les premiers résultats tombent. L’équipe trouve une solution pour transformer le marc de café en fils qui sont ensuite tissés avec d’autres fils de plastique recyclé pour produire une toile, la “XpreSole”. La semelle est, elle, conçue à partir de marc de café et en EVA. Pour produire une paire de chaussures, Wilson Hsu a besoin de 15 tasses de café. Autre atout de ces baskets innovantes : elles ne pèsent que 230 g, soit trois fois moins que des chaussures classiques. Leur transport nécessite donc moins de carburant.
 

Un pas de plus vers une industrie de la mode plus responsable 

Bien qu’elles intègrent toujours une petite quantité de plastique vierge, les baskets de Ccilu sont fabriquées en grande partie à partir de déchets recyclés et constituent donc une avancée réelle pour rendre l’industrie de la mode moins polluante. On avance, mais le chemin est encore long.

En comparaison, le secteur aérien représente 2,5 % de ces émissions. Mais les chaussures de Wilson Hsu s’attaquent bien aux principaux problèmes de l’industrie : l’omniprésence du plastique et, en moindre mesure, du cuir. En moyenne, la production d’une paire de baskets classique génère 13 kg de CO₂. En utilisant en majorité des matériaux recyclés, les chaussures Ccilu n’en génèrent que 6,5 kg. La transition est en bonne voie !