Ces quatre villes européennes sont des championnes du tri
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Ljubljana (Slovénie), Parme (Italie), Sǎlacea (Roumanie) et Besançon (France) affichent des résultats remarquables en matière de collecte, tri, réduction et recyclage des déchets. Zoom sur quatre villes exemplaires en matière de gestion des déchets.
Plus de 1,3 milliard de tonnes de déchets urbains sont produites chaque année. Selon la Banque mondiale, ce volume pourrait atteindre 2,2 milliards de tonnes d’ici 2025.
Leur gestion optimale est donc un enjeu majeur pour les villes. Certaines l’ont déjà bien compris. Zoom sur quatre villes européennes exemplaires.
Ljubljana, pionnière européenne de l’objectif « zéro déchet »
Le saviez-vous ? En 2014, Ljubljana (Slovénie) a été la première capitale européenne à se lancer un objectif « zéro déchet ». Un pari ambitieux, quand on sait qu’en 2004, elle produisait 268 kg de déchets par an et par habitant. Aujourd’hui, ce chiffre a été réduit à 110 kg. Une prouesse atteinte grâce à la mise en place d’un nouveau système de gestion des déchets.
La ville a en effet remplacé ses bennes d’apport volontaire par une collecte séparée des déchets, directement auprès des foyers. La municipalité a aussi réduit la fréquence de la collecte des déchets organiques (alimentaires et verts) afin d’encourager les habitants à trier et à composter au maximum leurs ordures.
Résultat : la quantité de déchets mis en décharge a diminué de 60 %, et ce, tout en conservant l’un des plus faibles coûts de gestion d’Europe ! La ville a même été élue « Capitale verte » par l’Union européenne en 2016. Prochaine étape ? D’ici 2025, Ljubljana espère encore abaisser la quantité de déchets produits à 60 kg par an et par habitant.
Comment Parme a divisé le volume de ses déchets par six
Célèbre pour sa gastronomie et sa qualité de vie, la région italienne de Parme était aussi, il y a quelques années, l’une des plus génératrices de déchets : en moyenne, 636 kg de déchets par habitant en 2014. Soit 160 kg de plus que la moyenne de l’Union européenne ! Seule la moitié de ces déchets étaient recyclés, tandis que le reste était destiné à la mise en décharge ou à l’incinération.
En 2014, la municipalité a lancé une série de mesures en vue d’atteindre le « zéro déchet ». Premier changement : pour favoriser le recyclage, des collectes séparées de déchets organiques, de verre et d’emballages plastiques ont été progressivement mises en place au porte-à-porte dans le centre et les zones résidentielles de Parme. Autre changement, l’introduction d’une taxe incitative : moins les déchets produits par un foyer sont importants, moins le montant de la redevance est élevé.
Et le résultat est là : en seulement quatre ans, le volume de déchets a atteint 110 kg par an et par habitant. Le taux de recyclage des déchets est passé de 49 % en 2012 à 76 % en 2016.
Sǎlacea donne l’exemple en Roumanie
En 2016, la Roumanie recyclait 13 % de ses déchets… l’un des taux de recyclage les plus bas d’Europe. Dans la région du Bihor, Sǎlacea – une petite commune de 3 000 habitants – a décidé de faire mieux ! En 2018, la mairie a mis en place une collecte sélective des déchets – en séparant les déchets organiques, le verre et les emballages plastiques – pour garantir l’efficacité du tri.
Dès le premier mois, 66 % des déchets ont été recyclés (contre 3 % seulement auparavant). Au total, le volume des déchets non recyclables est passé de 109 à 19 kg par an et par habitant. Un bel exemple pour l’ensemble du pays !
À Besançon, on réduit les déchets à la source
Campagne de sensibilisation au tri des déchets, compostage de proximité, redevance proportionnelle aux déchets générés par chaque ménage…
Besançon a opté depuis plusieurs années pour une approche de réduction des déchets à la source. Et ces efforts portent leurs fruits : la ville recense moins de 150 kg de déchets par an et par Bisontin.
De quoi inspirer d’autres communes françaises comme… Paris ! La capitale veut rattraper son retard dans la réduction des déchets. Elle expérimente d’ailleurs depuis décembre 2018 sa première rue « zéro déchet » : la rue de Paradis dans le 10e arrondissement.