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Pour remplacer le plastique : un emballage biodégradable en champignons
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Fabriqué à partir de pétrole et d’autres produits chimiques, le polystyrène expansé mettrait 1 000 ans à se dégrader spontanément dans la nature. Ce matériau utilisé notamment dans le secteur de l’emballage pour protéger les produits des chocs, se retrouve comme les autres plastiques, dans les mers et les océans. Au Royaume-Uni, des entrepreneurs produisent des alternatives biosourcées aux emballages plastiques grâce au pouvoir des champignons.
“Nous proposons une alternative complètement naturelle au polystyrène et aux autres polymères produits à partir de combustibles fossiles à l'échelle industrielle, quelle que soit leur taille ou leur forme”
La société britannique utilise une technique permettant d’obtenir une matière similaire au plastique, sans abîmer la planète. Grâce à la technologie brevetée par la société américaine Ecovative Design, Magical Mushroom est en mesure de remplacer le polystyrène expansé ou encore la mousse de polyéthylène par un matériau 100% biodégradable. Le tout est de combiner des déchets agricoles (chanvre) avec du mycélium. “C'est une structure semblable à une racine qui forme le tissu végétatif des champignons. Il se développe de façon exponentielle avec les nutriments et des conditions environnementales adéquates”, explique Robert Allen. Le processus de production prend environ six jours. Le mycélium est inséré dans un moule avec le chanvre et va s’y développer. Le produit final est un matériau solide, résistant à l’eau et au feu. Ces propriétés sont dues à la “chitine”, “une colle naturelle produite par les champignons”, précise Robert Allen.
Si l’entreprise concentre la grande part de sa production aux emballages de protection, le plastique à base de mycélium permet aussi de répondre aux besoins de multiples secteurs : isolation, production de meubles, horticulture, architecture.
Une perspective à grande échelle
Magical Mushroom qui n’est pas la seule entreprise à miser sur le mycélium, compte bien développer son activité à l’échelle industrielle. Les coûts de production de cette alternative écologique ont l’avantage d’être comparables à ceux des emballages non-renouvelables. “En optimisant au maximum la production de nos matériaux, nous sommes parvenus à faire baisser les coûts. Le coût de production de notre packaging est vraiment avantageux et le matériau est exonéré de toute taxe sur le plastique”, assure Robert Allen. L'entreprise a désormais pour objectif d’améliorer sa chaîne d’approvisionnement en créant “la première usine de matières premières de mycélium au monde”, permettant d’alimenter ses trois usines existantes.
De manière générale, Robert Allen a bon espoir de voir un jour cette technologie éco-responsable venir remplacer les matériaux dérivés des combustibles fossiles :
“Lorsque de grands fabricants industriels tels que BA Components et Castrads remplacent les emballages en polystyrène par des emballages à base de champignons, nous assistons déjà à une évolution vers des emballages biosourcés et durables.”