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jardin exotique
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Question ouverte

Comment faire un jardin sans eau ?

3 min

Description

Certaines plantes s’adaptent particulièrement bien à la sécheresse : il suffit de savoir comment les choisir, et où les planter.

Components

Dans la plupart des régions du monde, les jardiniers peuvent ranger leurs tuyaux d’arrosage et leurs arrosoirs : si leur jardin est bien entretenu, il continuera à pousser tout seul. Or le changement climatique continue de réchauffer la planète ; nos étés se font plus chauds, plus longs, plus secs – tout comme les mois d’hiver dans certaines régions. Dans ces régions en proie à la sécheresse, les plantes ont parfois besoin d’être arrosées. C’est pour cela que l’architecte paysagiste Nora Harlow a consacré sa carrière à l’élaboration de « jardins secs d’été » qui ne nécessitent pas (ou peu) d’eau, parfaitement adaptés à des régions redoutablement sèches comme la Californie.


Des plantes adaptées au climat

Les plantes qui sont adaptées à une région, à son sol, à son climat et à ses microclimats ont développé des moyens de résister à la sécheresse.

« Les plantes indigènes peuvent entrer en dormance pendant l’été, et survivre sans la moindre goutte d’eau ».

Nora Harlow.

« Elles peuvent perdre leurs grandes feuilles de printemps et former de petites feuilles qui n'utilisent pas beaucoup d'eau. Certaines cessent de fleurir. D'autres possèdent des feuilles qui se recroquevillent pour se protéger du soleil. En somme, elles ferment presque toutes boutique et cessent de pousser. » Si les couleurs du jardin se font plus subtiles pendant l’été, il reste bel et bien vivant. « Les insectes sont toujours là, les oiseaux continuent de picorer les graines, et le jardin continue de jouer son rôle auprès de la faune », indique-t-elle. 

Bien qu'aucune plante ne soit universellement adaptée à tous les climats, Nora Harlow a quelques recommandations en la matière. Le Garrya elliptica, le Rhus integrifolia et le Prunus ilicifolia, par exemple, ont des feuilles épaisses qui résistent à la déshydratation. Les feuilles cireuses et brillantes du Ceanothus thyrsiflorus, ou lilas de Californie, reflètent la lumière du soleil et retiennent l'humidité. Certaines plantes, comme le Heterotheca villosa et l'épiaire de Byzance, possèdent des feuilles veloutées qui réduisent la transpiration. Les succulentes, comme les aloès ou les agaves, sont un excellent choix, car elles peuvent stocker l'eau dans leurs feuilles. Nora Harlow recommande également les Arctostaphylos « Pacific Mist » et « Austin Griffiths », entre autres variétés de manzanitas, car leurs feuilles sont orientées à la verticale pour réduire l’exposition directe à la lumière du soleil. Les plantes possédant à la fois des racines de surface et des racines pivotantes plus profondes, comme le chêne de Californie, peuvent tirer parti des averses et du brouillard, tout en puisant dans les eaux souterraines en période de sécheresse.

À retenir

Les feuilles épaisses du Garrya elliptica, du Rhus integrifolia et du Prunus ilicifolia résistent à la déshydratation.

Si Nora Harlow estime qu’il est préférable de s’en tenir aux plantes indigènes et méditerranéennes à faible consommation d'eau, elle recommande aussi quelques fruits et légumes aux jardiniers qui tiennent malgré tout à leur récolte : « Les tomates, les courges et les melons établissent rapidement des systèmes racinaires profonds et peuvent puiser de l'humidité dans les tréfonds du sol après que la surface soit devenue sèche », précise-t-elle. « Les courgettes “Dark Star”, sélectionnées pour leur capacité à pousser dans des conditions semi-arides, possèdent elles aussi des racines capables de progresser jusqu’à la nappe phréatique. »


La bonne plante au bon endroit

Une chose est sûre : il est essentiel de savoir d'où vient une plante et dans quelles conditions elle doit pousser. « Discutez avec les jardiniers de votre quartier, faites des randonnées dans les forêts des environs, rejoignez un club de jardinage, visitez des arboretums, des parcs et des jardins publics pour découvrir quelles plantes peuvent se passer d’eau sans mal dans votre région », propose Nora Harlow. Une fois la bonne plante identifiée, placez-la dans le microclimat dans lequel elle s'épanouira. De nombreuses plantes peuvent ainsi tolérer la sécheresse estivale tant qu’elles bénéficient d’un peu d'ombre l'après-midi. Avant de planter, observez votre jardin et identifiez les zones d'ombre créées par les arbres (ou par d’autres structures plus grandes). « Vous pouvez également protéger le sol du soleil et réduire les pertes d'eau en étalant du paillis sur les plates-bandes », ajoute-t-elle. « L'objectif ultime est de faire en sorte que le jardin puisse s’épanouir sans vous, en toute indépendance. Moins on lui consacre de ressources, mieux c'est. »