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Comment sensibiliser les enfants à une consommation responsable ?

Savoir expliquer les enjeux 

“On peut tout dire aux enfants avec des mots adaptés à leur âge”, résume Laelia Benoit, médecin pédopsychiatre et chercheuse à l’université Yale aux États-Unis. Selon la spécialiste, qui s’intéresse notamment à l’éco-anxiété chez les plus jeunes, les enfants peuvent comprendre les problèmes environnementaux en ayant des explications complètes et simplifiées. Il est ainsi tout à fait possible d’expliquer l’origine d’une matière comme le plastique et la pollution qu’elle engendre en passant par un exemple concret comme la question des emballages à usage unique :

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La règle est donc de proposer un raisonnement simple en utilisant des images qu’ils connaissent et sur lesquelles ils pourront se projeter, comme, par exemple, leur propre jardin. C’est d’ailleurs ce que conseille l’experte pour expliquer des notions telles que la pollution plastique dans les sols : “On peut dire à son enfant ‘Si on jette un objet en plastique dans la nature, le plastique ne va jamais disparaître et il va empêcher les plantes de pousser. Alors que si l’objet est en bois, le bois va petit à petit être transformé en terre, et les plantes pourront utiliser cette terre pour pousser. C’est pour cela que je veux que tes jeux soient en bois, pas en plastique. Pour que, dans très très longtemps, quand ton jeu sera très vieux et qu’il retournera à la nature, il puisse nourrir les plantes et les aider à pousser’. Il faut arriver à du concret que l’enfant peut voir, toucher’.” D’après l’experte, on peut même aller jusqu’à dessiner son explication pour aider l’enfant à saisir l’enjeu le plus facilement possible.

Proposer des solutions et accepter la frustration

Côté social, il n’est pas nécessaire de mettre en exergue de manière brutale les conditions de travail difficiles des personnes qui ont fabriqué le produit désiré par l’enfant. Cependant, il n’y a pas de sujets interdits. L’important étant de ne pas faire culpabiliser l’enfant et de terminer sa démonstration sur une note positive, assure Laelia Benoît : “Il faut finir sur une possibilité de solution : ‘On achète la paire de chaussures dont on a besoin et on achètera la prochaine quand les pieds auront grandi’. Autre option, on peut dire ‘C’est aussi pour ça qu’on aime bien récupérer les vêtements des enfants qui sont plus grands”.

Enfin, il est aussi tout simplement possible de ne pas donner à l’enfant tout ce qu’il demande. “L’enjeu c’est expliquer, sans se justifier. Il ne faut pas espérer convaincre. L’enfant peut être frustré s'il n’obtient pas ce qu’il veut, mais c’est aussi le rôle des parents de montrer qu’on n’a pas toujours tout ce que l’on veut dans la vie.” Il peut en effet être parfois dur pour les parents de gérer leur propre culpabilité. Pour autant, certaines familles peuvent très bien établir des règles, comme le fait de ne jamais acheter de jouets en plastique, sans pour autant que cela soit mal vécu par l’enfant lui-même. D’autant plus que les enfants peuvent aussi en tirer une satisfaction. En consommant autrement, ils peuvent avoir le sentiment d’avoir fait une bonne action, si cela a été expliqué et compris.

Pour que ça rentre, commenter ses actions au quotidien

Sans explications, les enfants ne peuvent pas comprendre les tenants et les aboutissants des comportements responsables de leurs parents, et ce même s’ils les reproduisent. Il faut alors pouvoir commenter des actions du quotidien. Cela peut par exemple s’opérer lorsque l’on partage des tâches ménagères, en faisant des courses ou la cuisine, en annonçant pourquoi on a choisi tel produit.

Enfin, les enfants vont mieux retenir les informations, s’ils comprennent que le sujet est important pour les parents. “Quand on partage ses valeurs, c’est viscéral et l’enfant le sent. L’important, c’est la parole, l’explication mais aussi l’attitude et la charge émotionnelle. Enfin, c’est aux adultes de montrer au quotidien comment bien vivre tout en respectant la planète. Un mode de vie durable s’apprend surtout par l’exemple. Cela ne peut pas être ‘fais ce que je dis, ne fais pas ce que je fais”,  constate Laelia Benoit.