L’économie circulaire, une solution contre le chômage
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De nombreux travaux le démontrent : en plus d’être une solution à l’épuisement des ressources de la planète, l’économie circulaire contribue à la création d’emplois pérennes et non délocalisables.
La planète s’essouffle et notre modèle économique linéaire a montré ses limites. Malgré tout, encore aujourd’hui, de nombreuses mesures politiques ne tiennent pas compte de la lutte contre le changement climatique en mettant en avant l’argument de l’emploi.
Dans ce cadre, les gouvernements ont tout intérêt à miser sur l’économie circulaire. Contrairement aux idées reçues, en effet, cette dernière représente un moteur pour la création d’emplois, en plus d’assurer une consommation plus responsable des ressources naturelles.
C’est la conclusion de nombreuses études, comme celle du rapport du cabinet de conseil McKinsey & Company publié dès 2015.
De son côté, l’Organisation internationale du Travail prévoit, dans une étude publiée en 2018, la création de 18 millions d’emplois durables d’ici 2030, dont 4 millions dans l’industrie manufacturière et 9 millions dans les énergies renouvelables et le BTP.
Si les effets de l’économie circulaire sur l’emploi s’avèrent positifs, ils impliqueront néanmoins un changement de la répartition des emplois entre les différents secteurs d’activités. Compte tenu de la baisse de la demande de matières premières, la demande d’emplois dans les industries extractives, par exemple, sera plus faible.
En tout, les mesures favorisant une économie plus verte entraîneront la destruction de 6 millions d’emplois. Ces pertes seront cependant compensées par la création de 24 millions d’emplois dans l’ensemble de l’économie. Les secteurs engagés dans des activités de recyclage, d’entretien et de réparation feront partie de ceux qui croîtront le plus rapidement, selon les différents rapports produits sur le sujet, qui s’accordent aussi sur le fait que l’emploi local sera favorisé.
Principe de proximité
En effet, le principe de proximité est inhérent à l’économie circulaire. Son premier pilier – l’approvisionnement durable – encourage le développement d’une consommation responsable à l’échelle du territoire. Il implique ainsi la création d’emplois non délocalisables à l’échelle d’un territoire.
Dans le domaine de l’agriculture, par exemple, les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP), en établissant un lien direct entre un exploitant agricole de proximité et des consommateurs, contribuent à raccourcir les chaînes d’approvisionnement entre producteurs et consommateurs tout en créant des emplois localement.
De même, les activités de réparation et de recyclage participent à la réduction des consommations de ressources et de la production de déchets, mais aussi au maintien et au développement d’emplois locaux qualifiés.
À travers ces démarches, l’économie circulaire pourrait ainsi être un remède social à la crise de l’emploi qui touche les pays européens. Reste que des politiques en matière d’innovation et de formation – deux enjeux essentiels à l’emploi – seront nécessaires pour que les travailleurs participent à l’histoire d’une croissance plus verte.