Et si la réduction des émissions de CO2 se jouait à la plage ?
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Project Vesta, une jeune ONG néerlandaise, a fait le pari de réduire les émissions de dioxyde de carbone en remplaçant le sable des plages par du sable vert composé d’olivine, un minerai volcanique capable d'absorber de grandes quantités de carbone.
Absorber des tonnes de CO2 grâce à du sable vert ? Ce n’est pas une plaisanterie mais bel et bien le projet d’une jeune ONG néerlandaise, créée en 2019. Les créateurs de Project Vesta en sont convaincus : il est possible de réduire les émissions de dioxyde de carbone grâce à ce sable vert.
Du sable vert ? En réalité, un composé d’olivine, un minerai volcanique produit lors des éruptions volcaniques. Les silicates de fer et le magnésium présents dans le magma sont propulsés dans l’air pour se transformer en olivine, un minerai de couleur vert.
Ce vert risque d'en étonner plus d’un et de rendre les plages un peu moins attirantes, mais il faudra sûrement s’y habituer car ce sable nouveau constitue une piste prometteuse pour réduire les émissions de CO2.
En effet, malgré les efforts de nombreux pays, ces émissions – largement en cause dans le réchauffement climatique – ne cessent d’augmenter. Selon une récente étude scientifique, les émissions mondiales dues à l’homme ont atteint, en 2019, 36,8 milliards de tonnes de CO2.
Tom Green, le directeur de l’ONG Project Vesta, l’assure : une tonne d’olivine permettrait d'absorber au total 1,25 tonne de carbone présent dans l’atmosphère.
Si sa solution était déployée sur seulement 2 % des plages mondiales, cela permettrait d'absorber 100 % des émissions humaines annuelles. Des essais vont être réalisés « en vrai » sur deux plages des Caraïbes, la start-up ayant levé 1,5 million d’euros dans ce but.
Innovation de géo-ingénierie
Au cœur du Vesta Project ? L’altération forcée, une méthode de géo-ingénierie innovante, consiste à utiliser la dissolution naturelle ou artificielle de certains minéraux pour éliminer le dioxyde de carbone présent dans l'atmosphère.
Le sable vert composé du minerai, l’olivine, est dispersé sur les plages à la place du sable « normal ». Quand l’eau de mer entre en contact avec cette poudre, cela provoque une réaction chimique qui permet d’altérer l’olivine, laquelle réagit en absorbant le CO2 de l’air pour produire du bicarbonate.
Le bicarbonate ainsi rejeté dans l’océan (lors du reflux des vagues) est consommé par plusieurs organismes marins pour être ensuite transformé en rochers ou en coquillages qui stockent le CO2. Ainsi, à travers un processus naturel, le dioxyde de carbone présent dans l'atmosphère est stocké par les organismes marins sous forme de calcaire. Sur le long terme, les créateurs de Project Vesta i espèrent transformer 1 000 tonnes de CO2 en rochers.