Comment réduire l’empreinte carbone de mes courses ?
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Notre empreinte carbone est inextricablement liée à nos choix quotidiens. En matière d’alimentation, consommateurs comme producteurs peuvent modifier leurs pratiques afin de nuire le moins possible à l’environnement. Plus d’un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent de l’industrie agroalimentaire, et de ce fait, chaque geste compte.
Tous les aliments que nous achetons ont leur empreinte carbone, déterminée par la quantité de gaz à effet de serre émise durant chaque étape de leur cycle de vie, depuis le lieu de production jusqu’à la décharge. Cette approche globale s’avère particulièrement utile : les informations qui en découlent nous permettent de choisir des produits à faible impact environnemental lorsque nous faisons nos courses. L’approche globale prend en compte l’ensemble du cycle d’un aliment donné : la production des matériaux bruts, la transformation industrielle, le transport, le stockage, la cuisson, la consommation et les déchets occasionnés. Certes, les producteurs de denrées alimentaires sont ici les principaux responsables de la dégradation de l’environnement – néanmoins nos choix de consommation peuvent avoir un impact positif.
+ d’un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent de l’industrie agroalimentaire
Prenons l’exemple d’un œuf. La consommation d’un seul et unique œuf émet entre 260 et 330 grammes de CO₂ dans l’atmosphère terrestre. Mais avant que cet œuf n’arrive dans notre assiette, il doit être pondu par une poule, qui consomme elle-même des aliments spéciaux – nourriture qui doit être produite et transportée jusqu’à elle. Le poulailler doit par ailleurs être chauffé afin de garantir des conditions de vie optimales. Une fois l'œuf pondu, il doit être emballé - et cet emballage doit également être fabriqué. Ensuite, l'œuf doit être transporté depuis la ferme jusqu’au magasin, généralement à bord d’une camionnette. Puis nous achetons l'œuf, nous le faisons cuire et - dans la plupart des cas - nous jetons sa coquille à la poubelle. Chacune de ces étapes nécessite de l’énergie ; une énergie qui provient souvent de combustibles fossiles. Mais alors, comment faire ses courses tout en minimisant son empreinte carbone ?
Achetez des produits de saison
Première étape : achetez des produits de saison. Les fruits et légumes de saison peuvent pousser sans chaleur artificielle, ce qui signifie que les conditions nécessaires à leur récolte ne nécessitent pas d'énergie supplémentaire. Cette règle d’or va de pair avec une autre recommandation : dans la mesure du possible, il est préférable d’acheter local. Lorsque nous achetons des fraises au marché de notre quartier, nous limitons les « kilomètres alimentaires » nécessaires au transport de ces fruits.
Ces deux règles sont interchangeables : en effet, les produits locaux ne constituent pas toujours les meilleures options. Tout dépend des aliments en question. Le transport ne représente qu’une faible proportion de l’empreinte des aliments qui affichent déjà un bilan carbone très lourd (comme la viande) et représente moins de 10 % des émissions produites par l’approvisionnement alimentaire mondial. Prenons l’exemple des agneaux de Nouvelle-Zélande : lorsqu’ils sont de saison, ils émettent moins de carbone que les agneaux hors-saison de Grande-Bretagne, et ce principalement parce que les conditions météorologiques favorables permettent aux agneaux de brouter de l’herbe, en lieu et place d’aliments spéciaux.
Diversifiez vos sources de protéines
Et puisque nous parlons viande, précisons qu’il est important de moins en manger et de diversifier nos sources de protéines. La viande, l'aquaculture, les œufs et les produits laitiers se taillent la part du lion dans les terres agricoles de la planète (soit 83 %) ; ils ne fournissent pourtant que 37 % de nos protéines et 18 % de nos calories. De manière générale, l'agneau et le bœuf ont une empreinte carbone plus élevée que le poulet et le porc, en raison de leur production de méthane. Les vaches nécessitent en outre les plus grands pâturages et la plus grande quantité d'aliments spéciaux. Il existe des alternatives : les céréales, les haricots, les lentilles, le soja, le tofu, les noix, les graines, les champignons et les algues, qui ont tous une teneur élevée en protéines et qui peuvent être produits avec une quantité d’énergie bien moindre.
la viande, l'aquaculture, les œufs et les produits laitiers utilisent
83 %
des terres agricoles de la planète alors qu'ils ne fournissent que 37 % de nos protéines et 18 % de nos calories.
Limitez les déchets
Reste la question de l'emballage. Mieux vaut opter pour des achats en gros et des sacs réutilisables afin de transporter les courses jusqu’à votre domicile ; deux astuces simples et efficaces qui vous permettront de réduire votre empreinte carbone au supermarché. Évitez autant que possible les emballages en plastique, en carton ou en verre. Et si vous ne pouvez faire autrement, essayez d'acheter des produits dont l'emballage est recyclable.
Dernier conseil : étudiez soigneusement les labels alimentaires. Certaines marques font apparaître des labels sur leurs emballages pour permettre aux consommateurs d’évaluer l’impact climatique de leurs achats. Attention cependant : ce n’est pas parce qu’un produit est bio qu’il possède une empreinte carbone moins importante. Le lait et l'huile d'olive biologiques ont une empreinte carbone plus faible que leurs équivalents ordinaires, mais il arrive que l’inverse soit vrai : ainsi, le lait de soja et les œufs bios pondus par des poules élevées en plein air ont une empreinte carbone plus élevée que leurs équivalents classiques.